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La démarche de la pratique architecturale entre 1970 et 1983, se résume à une « réinterprétation moderniste de la tradition régionale ».

 

 

Parallèlement à l’architecture moderniste internationale, certains principes du fonctionnalisme et du langage des premiers modernistes ont pénétré l’architecture traditionnelle.  Cette dernière, tout en intégrant les adaptations à la vie contemporaine, n’a pourtant pas cessé de s’inspirer du lieu et des matériaux locaux.

 

Moins monumentale et plus discrète, si cette architecture concède à la tradition pour ses caractères essentiels (souvent la volumétrie et/ou le matériau), elle  ne se prive pourtant pas de certaines réinterprétations de détails qui, jointes à sa simplicité, en font une architecture digne du plus grand intérêt.

N’était-ce pas, après tout, un certain post-modernisme avant la lettre? Cette approche a permis, en tout cas, de sauvegarder une certaine continuité du patrimoine local et de préserver ce dernier des mauvaises copies du style moderne.

 

Cette architecture, issue de l’évolution des traditions locales, est rarement « spectaculaire ».  La littérature spécialisée a d’ailleurs longtemps ignoré une tradition qui ne correspondait pas aux idées du style international.

Il n’est donc pas étonnant de constater que la renommée des architectes qui appartiennent à cette tendance n’ait pas toujours dépassé leur propre région.

L’habitation individuelle de la tradition régionale est celle qui, après tout, mérite le mieux l’honneur qui lui est rendu aujourd’hui grâce au nouvel historicisme. N'est-elle pas, en effet, la plus proche du modèle populaire rural dont les systèmes post-modernes sont incontestablement issus? (J. Doulliez)

 (extrait de "Histoire contemporaine de l'habitation isolée", Doulliez-Debaste, p. 158, ISAM, 1985)

 

INFLUENCES

Le minimalisme remonte sans doute aux exemples laissés par l'architecture romane et cistercienne en particulier. On connaît le dépouillement de cette dernière par rapport au roman bénédictin. L'ordre cistercien imposait la rigueur physique dans la vie monastique et la pauvreté des lieux le lui rendait bien. Avant Adolf LOOS, on aurait déjà pu dire "l'ornementation est un crime".  Le modernisme a repris un style dépouillé, épuré que les scandinaves ont d'abord appliqué chez eux de manière naturelle grâce à leur artisanat séculaire. Ainsi, beaucoup d'architectes d'après guerre ont été influencés par les exemples nordiques (le musée Louisiana au nord de Copenhagen par exemple).

 

HISTORICISME

Les historicistes, en effet, nous rappellent modestement que des références à des lieux, à des époques ou à des cultures, peuvent enrichir notre mémoire collective.  L'internationalisme simplificateur a fait place à une démarche circonstancielle. Si tous les principes modernes n'ont pas disparu,  « l'espace-temps est remplacé par l'espace-lieu qui devrait aider les gens à savoir où ils sont et qui ils sont » (Moore).  (J. Doulliez, idem,  page 204).

 

 

MINIMALISME

Parler du modernisme implique automatiquement une forme de minimalisme.  Priorité est donnée à la matière, aux couleurs et à la lumière. L'amour de l'espace vide est plus qu'un choix esthétique.  Il s'agit d'une philosophie : mise en valeur d'un objet plutôt qu'une surcharge d'éléments décoratifs qui s'annulent les uns les autres.  

En rénovation ou en construction neuve, l'espace vide c'est par exemple la mise en valeur d'une cage d'escalier dans laquelle la main courante et les marches sont laissées en bois naturel (hêtre).  Mise en peinture blanche pour les contre-marches et les balustres.  Les murs sont peints en variantes de blanc et s'animent d'eux-mêmes avec les changements de lumière au cours du temps.  L’escalier, zone de transition, de passage spatio-temporel, devient un espace intermédiaire, calme, épuré, reposant et vide entre les espaces-vie plus animés.

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